Sil est une émotion qui domine lors de la mort dun animal, cest bien la culpabilité. Peu importe les circonstances de la perte, la culpabilité nous guette, nous prenant à la gorge. Elle hante nos journées, perturbe notre sommeil, et ternit nos souvenirs. Souvent la culpabilité va au-delà de la perte elle-même ; on commence alors à se sentir coupable de tout et de rien. La culpabilité se déchaîneSi un animal meurt dans un accident ou dans un moment de négligence, la culpabilité ne tarde pas à apparaître. Peut-être quelquun na t-il pas fait attention au moment douvrir la porte, et lanimal sest rué vers la route et a été heurté par une voiture. Peut-être quelquun a donné à manger à lanimal quelque chose de dangereux un os particulièrement friable, ou du chocolat. Peut-être quelquun a laissé traîner un objet dangereux : un fil électrique ou un bout de ficelle. Quand il arrive une telle chose, la culpabilité naît rapidement. Si seulement javais su, si seulement javais été plus prudent(e) si seulement jétais rentré(e) plus tôt si seulement javais été attentif(ve) Les derniers souvenirs de votre compagnon sont une litanie déchecs sans fin. Si lanimal meurt de façon inattendue dune maladie, la litanie est souvent identique. Pourquoi nai-je pas remarqué les symptômes plus tôt ? Pourquoi nai-je pas consulté le vétérinaire immédiatement? Pourquoi nai-je pas demandé un deuxième avis ? Pourquoi ai-je tant attendu, été si aveugle, fait si peu de choses ? Leuthanasie est la grande pourvoyeuse de culpabilité. Peu importe que nous soyons certain(e)s de faire ce qui est mieux pour lanimal, peu de propriétaires en fait, sont à laise avec cette décision. Peu dentre eux quittent la clinique vétérinaire sans ressentir des doutes tenaces, sans se demander ce que leur compagnon a ressenti ou a pensé au dernier moment, sans se demander si on aurait dû attendre plus ou sacharner davantage. Beaucoup dentre nous se sentent coupables davoir littéralement assassiné un membre de la famille. Mais même si dans les dernières heures de notre animal il ny a pas de quoi éveiller notre culpabilité, nous ne sommes pas pour autant tirés daffaire. Si nous ne trouvons pas sujet à culpabiliser dans la mort de notre compagnon, nous le trouverons dans sa vie. Si seulement javais passé plus de temps avec lui (elle). Si seulement je lui avais donné plus dattention. Si seulement je lavais gardé sur mes genoux, si je navais pas ignoré ses yeux suppliants, si seulement je navais pas été si occupé(e). En peu de temps, nous nous convainquons davoir été des propriétaires abominables, ayant rendu notre compagnon malheureux. Et maintenant cest trop tard. On ne peut pas rectifier, se racheter Pourquoi se sent-on ainsi ?Nous croyons aux causes et aux effets. Quand quelque chose ne va pas, nous voulons savoir pourquoi. Comment est-ce arrivé ? Quest-ce qui a échoué ? Est-ce que ça aurait pu être évité et si oui, comment ? Qui est responsable ? Quest-ce qui aurait pu ou aurait dû être fait différemment ? Nous sommes rarement prêts à reconnaître quil ny a pas de réponses à ces questions. Nous sommes rarement, en mesure de dire : « ce nest la faute de personne, cest arrivé, cest tout. » Nous acceptons rarement le fait que rien naurait du être changé ou fait différemment. Cette réaction est amplifiée par le sens de profonde responsabilité que nous avons envers nos animaux. Les animaux domestiques occupent un rôle similaire à celui des petits enfants. Peu importe ce quil arrive, nous sommes responsables. Nous ne pouvons pas attendre de nos compagnons quils comprennent pourquoi il ne faut pas se ruer vers la rue, mastiquer le fil électrique ou piquer des déchets dans les ordures. Nous sommes toujours leurs gardiens et protecteurs. Cest ainsi que quand quelque chose arrive nous nous sentons responsables aussi pour ça et il ny a quun pas entre se sentir « responsable » et se sentir « coupable. » De la culpabilité à la rédemption.Un petit peu de culpabilité à bon escient est profitable. La prochaine fois nous vaccinerons, la prochaine fois nous ne lui donnerons pas à manger des os ou des déchets. La prochaine fois nous consulterons le vétérinaire immédiatement à propos de cet étrange changement de comportement. Mais trop de culpabilité, cependant nest pas profitable. Si on lui laisse libre cours, elle peut nous empêcher de rechercher la joie de lacquisition dun nouvel animal et peut aussi ruiner nos vies. Jai parlé avec des propriétaires qui ont souffert de culpabilité pendant des années. Aussi, si vous ne pouvez pas vous empêcher de vous trouver « condamnable » pour cette perte, il se peut que vous soyez embarqué dans un processus long et difficile, à moins que vous choisissiez de changer de cap. Remarquez que jai dit « choisissiez. Alors que nous ne pouvons pas toujours contrôler nos sentiments, nous pouvons contrôler nos réactions à ces émotions. Nous pouvons choisir entre contrôler ces émotions ou les laisser nous contrôler. La culpabilité nest pas simplement une émotion. Profondément, la culpabilité est une croyance une conviction que nous avons mal agi et que nous devons souffrir pour ça. La seule façon débranler cette conviction, est de changer ce que nous avons choisi de croire. Voici quelques solutions qui peuvent vous aider à reprendre la main sur la culpabilité :
Les propriétaires qui « sen foutent » néprouveront jamais de remords. Seuls les propriétaires bienveillants et responsables expérimentent cette douleur. Le problème est que trop de culpabilité peut vous empêcher de devenir à nouveau un maître bienveillant et responsable. Le monde compte suffisamment de personnes qui se foutent des erreurs quelles commettent. Il ne compte pas suffisamment de maîtres bienveillants qui choisissent de tirer les leçons de leurs erreurs et de progresser en apportant un changement dans la vie dun nouvel animal. Ne laissez pas la culpabilité vous enfermer dans le malheur. Choisissez de pardonner, daimer et daller de lavant. Le monde a besoin de vous. Texte de Moira Allen Traductions |