Les différents âges de la perception de la mort
par l'enfant


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La perception de la mort est façonnée par le développement affectif et la personnalité de l'enfant et par son expérience vécue. Les différents niveaux de perception de la mort correspondent souvent à l'âge chronologique. Il faut les connaître pour pouvoir communiquer directement avec l'enfant ou conseiller utilement les parents.

Jusqu'à 5 ans, la plupart des enfants comprennent mal la mort. Ils ne la voient pas comme un état permanent mais comme quelque chose de provisoire, un peu comme le sommeil. Un enfant de cet âge s'attend toujours au retour du disparu, en particulier s'il "était gentil". Pour lui, c'est un peu la même chose que lorsqu'il regarde un dessin animé de Tom et Jerry où le chat vole en mille morceaux pour reparaître entier et bien vivant à la scène suivante. Les enfants pensent que ceux qui sont morts continuent à manger, à dormir et à grandir. Ils voient aussi la mort comme quelque chose d'accidentel que l'on peut éviter en faisant bien attention, et non comme quelque chose d'inéluctable. Ils se rendent compte que la mort est une situation anormale et grave, sans bien savoir ce que c'est. Si l'animal leur manque, c'est surtout comme compagnon de jeu. Mais un enfant dont les besoins physiques et émotifs sont généralement satisfaits est peu troublé par la mort de l'animal. Mais si c'est surtout l'animal qui répondait aux besoins fondamentaux de stabilité physique et affective et de réconfort de l'enfant, le deuil sera plus profond.

L'enfant comprenant mal la mort, si par ailleurs ses parents ne lui fournissent pas de soutien moral solide, il risque de ne pas intégrer sainement cette crise de l'existence.

Il est très important de noter ici que l'euphémisme couramment employé pour l'euthanasie, "faire piquer" peut provoquer de graves confusions et terroriser les enfants qui confondent la mort avec le sommeil.

S'il faut euthanasier un animal, une expression comme "aider à mourir" reste réconfortante, mais est plus exacte.

Les enfants de cinq à neuf ans savent que la mort est définitive. C'est un grand pas vers la maturité. C'est aussi l'âge où ils personnifient la mort. Elle est symbolisée par Dracula, Frankenstein, Skelettor, etc. A cet âge, les enfants pensent encore qu'on peut éviter la mort si on fait attention ou qu'on a de la chance. Vers l'âge de neuf ans, la plupart des enfants se rendent compte que la mort est définitive, inévitable et universelle. Ils ont acquis la conception adulte de la mort. L'enfant réalise que tout être vivant est mortel, y compris les êtres chers et soi-même. Cette prise de conscience s'accompagne souvent d'un éveil de l'intérêt pour l'au-delà.

Si l'on sait que l'animal va mourir, il est préférable d'en discuter ouvertement dans la famille. Les enfants trop jeunes pour comprendre la véritable signification du trépas seront encore plus troublés si la mort imminente de l'animal est environnée de chuchotements. Si l'animal va succomber à une maladie chronique, il faut prévenir l'enfant. Toutefois, il faut bien souligner la différence entre le genre de maladie dont souffre l'animal et les petites affections courantes dont parents et enfants guérissent rapidement. Sinon, devant ces petites maladies ordinaires, les très jeunes enfants auront peur pour eux-mêmes ou pour leurs proches.

Il faut rassurer les enfants en soulignant que l'animal les a quittés parce qu'il était très malade, mais que leurs parents eux, ne partiront pas.

S'il faut envisager l'euthanasie, si les enfants sont assez grands pour participer à la prise de décision, il faut les inclure dans toutes les discussions. C'est particulièrement vrai avec les adolescents, qui ont souvent l'impression qu'ils ne contrôlent pas leur vie.

Pour le texte sur le soutien moral à apporter aux enfants, cliquer ici.

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Texte de Carole Fudin
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