COMMENTAIRES VETERINAIRES


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A propos de la place de l'animal dans notre société

Les liens affectifs qui se sont développés entre l'homme et les animaux de compagnie se sont encore resserrés par la prolongation de la longévité du chat et du chien. Et quand le compagnon aimé meurt, le chagrin ressenti peut être comparable, dans sa nature et son intensité, à celui éprouvé lors du décès d'un ami ou d'un membre de la famille.

Considéré comme un "meuble" sur le plan juridique, l'animal domestique n'a aucun droit ni aucune valeur affective lorsqu'il est au centre d'un divorce. Jugeant cette dénomination injuste et obsolète, les instances juridiques supérieures évoquent, depuis un certain temps, la possibilité de la changer.

Sur le plan historique, les liens nous unissant aux animaux se sont transformés en affection, mais ils ont toujours revêtu une certaine complexité.

Au-delà des relations affectives complexes toujours actuelles entre l'homme et l'animal, existent néammoins des liens concrets et palpables, provenant des multiples rôles affectifs et sociaux que remplissent nos compagnons à quatre pattes.

Au foyer, le chien occupe parfois la place de l'enfant manquant, du compagnon sécurisant, ou de cet alter ego qui rassure et aime sans restriction. Prétexte aux contacts humains, il crée, selon Condoret, "une contagion psychoaffective et modifie aussi les rapports familiaux."

L'animal de compagnie est une source de compréhension permettant d'aller jusqu'au soulagement et au réconfort des maîtres. Il constitue bien souvent un palliatif à la solitude de personnes vivant au sein de cités, et n'ayant de contacts humains qu'avec leurs commerçants. Il apporte à certains un semblant de vie de relation, au cours des promenades effectuées en commun, et leur fournit un interlocuteur d'une patience inépuisable et peu contrariant.

Un chien constitue aussi un faire-valoir social, de par sa race ou sa beauté, ou en raison de la domination que son maître exerce sur lui. Certains considèrent même leur chien comme le reflet d'un statut social dont ils sont dépourvus. Tandis que d'autres tirent parti de la soumission visible de l'animal pour affirmer une personnalité qu'ils ressentent comme déficiente ou non satisfaisante, à cause de pressions sociales ou personnelles trop pesantes. D'autres encore impriment à leur chien l'image qu'ils voudraient avoir de leur propre personnalité.

Beaucoup enfin éprouvent un sentiment de fierté à l'égard de leur animal : ils apprécient qu'il soit regardé dans la rue ou présenté à leurs amis.

Présence génératrice de détente, d'amusement, de bien-être, de tendresse et de plaisir de contact physique, l'animal permet enfin aux citadins de se rapprocher de la nature (bois, parcs, jardins publics...), une possibilité qu'ils n'auraient même pas imaginé en l'absence de leur compagnon.

A propos des différentes phases du deuil

Bien que chacun réagisse différemment le processus de deuil présente certaines constantes. Le schéma le plus souvent reconnu se compose des cinq phases définies par Elisabeth Kubler-Ross, que nous présentons ci-dessous. Les maîtres ne ressentiront pas forcément tous les symptômes, et dans le même ordre, mais chacun d'eux passera par certaines de ces phases. Celles-ci sont d'ailleurs susceptibles de se chevaucher et les régressions sont fréquentes. Enfin, un individu peut rester bloqué dans une même phase pendant des mois ou des années voire indéfiniment.

  • Phase 1 - Abattement et refus

Cette première phase se caractérise par le choc, la dénégation, l'incrédulité. Elle commence lorsque le vétérinaire annonce un diagnostic très pessimiste ou déclare que l'animal est mort. Le maître refuse alors la réalité, et on entend souvent des phrases comme "c'est impossible", ou "mon chat n'a sûrement pas ça". Au cours de la première phase, le propriétaire a l'air abasourdi. Si son animal est encore vivant, il peut insister sur des détails sans importance plutôt que sur le vrai problème. Il peut aussi vouloir consulter un second vétérinaire pour demander un autre diagnostic, ou d'autres possibilités de traitement.

 

  • Phase 2 - Colère

Lorsque le choc et l'incrédulité s'estompent, le propriétaire ressent souvent de la colère. Celle-ci peut être dirigée contre le personnel de la clinique, et s'exprimer par des phrases telles que : "Pourquoi n'avez-vous pas fait d'autres tests?" ou encore "vous voulez peut-être tuer mon chien?"

Au cours de la deuxième phase, le maître peut en vouloir à ceux dont l'animal est bien portant, alors que le sien est malade, et enfin tourner sa colère contre lui-même en se culpabilisant. Une personne consciente de ses responsabilités est capable de se torturer en évoquant des négligences imaginaires. Si l'animal est tué dans un accident, cette culpabilité peut se révéler particulièrement intense.

  • Phase 3 - Le marchandage

Les clients tentent parfois de "marchander avec Dieu" en promettant telle ou telle chose si l'animal est sauvé. Ce marchandage peut s'exprimer concrètement par une demande d'opération ou de traitement coûteux et voués à l'échec.

 

  • Phase 4 - Chagrin et dépression

Au cours de la quatrième période, le client éprouve un violent chagrin de la mort (imminente ou advenue) de son animal. La durée et l'intensité de cette affliction dépendent de l'étroitesse des liens affectifs noués, de leur durée et des autres pertes, réelles ou imaginaires que le client aura éprouvées dans sa vie.

La dépression peut alors survenir, caractérisée par un repli sur soi et le développement de troubles du comportement : apathie, insomnie, anorexie, etc.

 

  • Phase 5 - Résignation ou acceptation

Avec le temps, les clients dont le "deuil" évolue normalement commencent à moins ressentir la colère, la culpabilité et la peine intense que leur causait la mort de leur animal. Le souvenir de celui-ci ne s'accompagne plus de vagues de chagrin intense. Les maîtres sont capables de penser à leur compagnon, de voir des objets qui lui appartenaient ou des animaux qui lui ressemblent sans trop en souffrir.

La présence d'un animal de compagnie commence à leur manquer, et ils peuvent envisager d'en prendre un autre. C'est là un signe certain qu'ils ont accepté la réalité. Une telle décision aura nécessité une évaluation objective de leur mode de vie ainsi que de leur capacité d'aimer un autre animal, différent de celui qu'ils ont perdu, et qui aura une personnalité et des caractéristiques bien à lui.

La durée des étapes précédemment analysées est foncièrement variable, allant de quelques heures à quelques mois en fonction des individus. Différents facteurs l'influencent, comprenant l'âge de l'animal, la longueur de la vie en communauté, le degré d'attachement, la mort soudaine ou progressive, la propre histoire de chaque individu.

 

A propos des personnes à qui exprimer vos sentiments

Contrairement aux Etats-Unis, il n'existe pas à ma connaissance en France, de groupes de soutien spécialisés dans le deuil suite à la perte d'un animal domestique.

Consultez la rubrique d'aide pour les ressources disponibles dans notre pays.

A propos de l'euthanasie (évaluation de l'état de l'animal...)

Voir le paragraphe consacré précédemment à ce sujet en cliquant ici.

A propos des différentes possibilités après la mort de votre compagnon

Voir le paragraphe consacré précédemment à ce sujet en cliquant ici ainsi que les rubriques "Liste des cimetières animaliers en France" et "Liste des centres d'incinération pour animaux de compagnie en France".

Consultez également le site suivant :

  • http://www.facil-fr.com/ de Michel Absalon pour des informations sur les cerceuils animaliers, urnes funéraires...

A propos des relations entre l'enfant et l'animal familier

Les animaux jouent un rôle important dans le développement affectif de l'enfant. En psychologie, le Dr Boris Levenson, a été le premier à souligner l'importance des relations entre l'homme et les animaux familiers. D'après ses observations,les familles qui avaient des animaux avaient moins de problèmes que les familles qui n'en avaient pas. Il ne prétend certes pas que l'animal de compagnie soit une panacée contre tous les problèmes familiaux. Mais il remarquait que la présence d'un animal familier était aussi bénéfique pour les parents que pour les enfants. De plus, les animaux peuvent représenter un terrain d'entente où enfants et adultes sont enfin à égalité.

Pour les enfants en bas-âge, la présence d'un animal actif peut stimuler l'apprentissage de la marche, que ce soit à quatre pattes ou debout. Quand l'enfant explore son milieu, l'animal lui tient compagnie, le protège et le sécurise dans les situations insolites ou alarmantes.

Les animaux peuvent également, sinon remplacer les relations entre enfants, du moins combler certains fossés. Ainsi, pour l'enfant unique, un chien ou un chat peut remplacer un peu un frère ou une soeur. L'animal peut ainsi créer des liens sociaux entre des enfants timides car il peut les rapprocher et "briser la glace". Un animal très grand ou particulièrement beau confère également un certain prestige à un enfant, surtout aux yeux de ses pairs.

En grandissant, les enfants commencent à comprendre que leurs parents n'approuvent pas toujours tout ce qu'ils font, alors que l'animal reste un compagnon câlin et indulgent qui les aime tels qu'ils sont. Les animaux sont également des amis réconfortants, fidèles au poste quand les enfants sont temporairement séparés de leurs parents.

Un animal de compagnie est une source importante d'amour et d'affection pour les enfants de tous les âges. Lors du passage à l'adolescence, les enfants commencent à chercher l'amour, l'insertion sociale et l'amitié dans le smonde extérieur. Les conflits notoires entre adolescents et parents semblent émaner d'un désir mutuel de s'accrocher les uns aux autres mais en même temps de desserrer les liens. Ces forces contradictoires doivent être rééquilibrées par des contacts physiques autant qu'affectifs. Un animal est alors susceptible de représenter un facteur sécurisant et stabilisant qui facilite la crise de l'adolescence. Il constitue aussi un exutoire pour l'adolescent qui voudrait se livrer un peu à la régression et aux câlins, sans être jugé infantile pour autant.

Pour les enfants, les animaux de compagnie représentent donc beaucoup de choses, toutes très importantes. Lorsque ces liens entre l'enfant et l'animal sont rompus, l'enfant peut en être profondément bouleversé.

A moins que l'enfant ne vive dans un milieu social très pauvre ou très violent, ou dans un pays en guerre ou en proie aux épidémies, la mort d'un animal aimé peut être sa première expérience du deuil. Or, affronter la rupture d'une relation importante est une page de sa vie qui marque un grand tournant dans sa maturité.

Si l'on veut pouvoir aider l'enfant à surmonter la perte d'un animal favori, il faut d'une part bien comprendre ce qu'il représentait pour l'enfant, et d'autres part savoir à quel niveau la mort est perçue par l'enfant.

Pour connaître les différents âges de la perception de la mort par l'enfant, cliquez-ici.

Pour savoir comment apporter à l'enfant le soutien moral nécessaire, lire la rubrique L'enfant et le deuil de l'animal favori.

A propos du remplacement de l'animal décédé

Le remplacement du compagnon disparu est une question qui partage beaucoup les propriétaires. Selon une étude réalisée par le Dr Myriam Colot-Protin en 1999, sur 112 personnes suite à l'euthanasie de leur animal, 49% des personnes interrogées ont repris un animal, contre 51% qui n'en ont pas repris ou n'en avaient pas encore repris au moment de l'étude. Cette répartition montre bien qu'il n'y a pas d'attitude prépondérante et que l'on ne peut pas faire de généralisation.

La réaction première des gens est souvent d'affirmer qu'ils ne reprendront jamais d'animal. La douleur éprouvée lors de l'euthanasie a été si forte qu'ils ne veulent plus revivre une telle expérience, et une nouvelle adoption serait vécue comme une trahison de l'animal disparu. Certains, effectivement, ne reprennent pas ou mettent très longtemps à reprendre un compagnon. Ce sont, en général, des personnes qui ont effectué un travail de deuil anormal, et qui sont incapables de repartir sur des bases affectives solides. Ceux, au contraire qui ont fait un travail de deuil serein peuvent, au terme de cette période, penser à leur ancien compagnon sans douleur excessive et aimer un nouvel animal.

Le délai de remplacement, quand remplacement il y a, est très variable, allant de quelques heures à plusieurs années. Il peut dépendre de la cause du décés, de la destination du corps, et plus généralement de la façon dont les gens ont vécu leur deuil.

Une mort brutale et accidentelle entraîne un remplacement rapide, contrairement aux maladies longues et douloureuses après lesquelles le propriétaire éprouve une souffrance, une anxiété et une culpabilité parfois importantes.

La destination du corps de l'animal représente aussi un facteur de variation du délai de remplacement. Les personnes qui enterrent leur compagnon ont le sentiment d'effectuer un dernier devoir envers lui. Elles réalisent une sorte de rituel, qui leur permet d'exprimer librement et ouvertement leur souffrance, et entament plus facilement l'élaboration et la résolution du deuil. Ces individus reprennent rapidement un autre animal, contrairement à ceux qui laissent le corps chez le vétérinaire, pour lesquels le délai est plus long.

Le dernier cas à envisager est celui de "l'animal de remplacement" comme il existe "l'enfant de remplacement" en médecine humaine. Il s'agit d'animaux repris presque immédiatement après le décès du précédent (15% des personnes interrogées lors de l'étude), et lui ressemblant souvent en tous points (26% des personnes ayant repris un animal les semaines suivant le décès). Les personnes concernées manifestent une réaction d'évitement à la douleur. La souffrance et le sentiment de vide qu'ils éprouvent sont si grands, qu'ils réagissent en voulant les occulter. Ils reprennent donc très vite un animal, non pas choisi pour lui-même, mais séléctionné sur les critères d'une ressemblance la plus étroite possible avec le compagnon précédent. Ceci a deux conséquences importantes. La première est le rejet plus ou moins conscient du nouvel animal, qui se révèle tout à fait différent du disparu, dont le propriétaire en attendait une exacte réplique. Le pauvre substitut se voit alors affublé de tous les défauts de la terre tandis que l'autre "était parfait"...Il en résulte chez le nouvel animal un certain nombre de troubles psychiques et organiques (instabilité, nervosité, destructions, brutalités, cystites ou diarrhées récidivantes...) qui augmentent encore la réaction de rejet du propriétaire.

La deuxième conséquence de l'adoption d'un animal de remplacement, et non des moindres, est que le propriétaire ne conduit pas le travail de deuil nécéssaire après la perte de son compagnon. S'il effectue un semblant de deuil, c'est toujours de manière anormale, souvent pathologique. Et chez lui également, des problèmes psychiques sont susceptibles de se manifester à plus ou moins long terme.

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Textes tirés de :
"Le vétérinaire et l'euthanasie :
Comprendre et aider le client"
Dr Myriam Protin-Colot
Copyright ©

Tous droits réservés.

Utilisés avec son aimable autorisation

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