l'euthanasie, la décision

Au fur et à mesure que l’art et la science de la médecine vétérinaire progressent, un large éventail de diagnostics et de traitements préalablement proposés en médecine humaine devient disponible pour les animaux domestiques. Mais un des choix qui est écarté en médecine humaine a toujours été possible pour la clientèle vétérinaire et les familles concernées : quand le moment vient, une décision peut être prise afin de mettre fin à la vie de l’animal délibérément, humainement et dignement. Souvent ce choix, qui est un bienfait, s’accompagne aussi d’une grande responsabilité.

Les amitiés qui nous ont été si chères, ne se transforment pas si aisément en de tendres souvenirs. Nous voulons que nos petits amis vivent mais nous voulons aussi leur épargner douleur et indignité. Nous espérons choisir sagement le moment de leur disparition ; reconnaître le moment où leur maintien en vie ne sert qu’à différer la douleur de leur perte. On ne peut pas leur imposer de souffrir car de toute évidence notre décision est prise pour nous afin de nous épargner d’être torturé par le doute et la culpabilité.

Bien que quelquefois le chemin à suivre est relativement clair, c’est souvent très difficile de décider quand une vie doit s’arrêter. Dans ce cas, la réponse aux questions suivantes peut aider à clarifier le problème :

  • Quel est le pronostic ? Peut-on espérer une amélioration et de quelle importance sera t-elle ? Le traitement s’accompagnera t-il de douleur, d’inconfort ? On doit trouver le juste milieu entre les deux.

  • Dans combien de temps peut-on s ‘attendre à ce que son état progresse ?  L’animal pourra t-il rentrer chez lui pour un temps où l’on pourra lui faire nos adieux paisiblement ?

  • Est-ce que les soins à prodiguer à l’animal au domicile pourront l’être par leurs propriétaires ? Beaucoup de personnes trouvent très gratifiant de s’occuper de leur animal en fin de vie, mais cela peut aussi être difficile et stressant, et source de frustration et de culpabilité.

  • Est-ce que l’animal souffre et à quel degré ? Ceci peut être extrêmement difficile à juger. S’attendre à une existence sans douleur n’est pas très réaliste, après tout peu de gens au-dessus de la trentaine font l’expérience d’une vie sans douleur, quelle qu’elle soit. La question est plutôt de savoir si la douleur et la détresse sont plus fortes que le plaisir de vivre. Mais les animaux sont souvent très stoïques et montrent peu de signes extérieurs de souffrance.

Voici quelques principes qui peuvent être utiles pour juger de l’état de votre animal:

  • Est-ce qu’il mange ?

  • Est-ce qu’il a des difficultés respiratoires ?

  • Est-ce qu’il semble prendre plaisir au contact des personnes ou des autres animaux de la maison ?

  • Est-ce qu’il est capable de se déplacer ou reste t-il toujours couché au même endroit ?

  • Est-ce qu’il est capable de s’éloigner de ses propres déjections (urine et selles) ?

  • Est-ce qu’il pleure, se plaint, gémit ?

La relative importance de ces facteurs varie en fonction des situations et des points de vue des personnes, mais répondre à ces questions peut aider à clarifier la situation. N’hésitez pas à demander à votre vétérinaire de vous aider à prendre la décision la plus juste pour vous et votre animal.

L’EUTHANASIE. A QUOI S’ATTENDRE ?

Si vous avez décidé avec votre vétérinaire que le moment était venu de mettre fin humainement à la vie de votre animal, voici quelques informations utiles :

  • Par discrétion , nous préférons prendre nos rendez-vous soit en fin de matinée, soit en fin de journée.

  • Régler à l’avance vous permet de partir plus à votre aise. Pour cela, consultez la réceptionniste à votre arrivée.

  • On vous fera remplir et signer un formulaire afin de nous donner votre accord pour cette procédure et on vous demandera si vous voulez reprendre le corps de votre animal. Dans ce cas, amenez avec vous quelque chose où le mettre. Si le corps est laissé au vétérinaire, il sera incinéré. Les cendres ne vous seront pas rendues. Si vous voulez récupérer les cendres de votre animal, sachez que cette possibilité existe. Parlez-en à votre vétérinaire afin qu’il vous donne les informations nécessaires.

  • Bien que nous n’insistions pas sur ce fait, nous vous recommandons, si vous le pouvez, de rester avec votre animal jusqu’à la fin.

Les substances utilisées sont de très puissants barbituriques. Dans la majeure partie des cas, ce produit peut-être administré de deux façons :

En injection intraveineuse : avec cette méthode, la substance agit très rapidement mais de façon occasionnelle, le chien peut lutter pendant l’injection et ainsi pleurer, haleter ou se débattre. Ces faits, rares, sont le fait des ultimes manifestations électriques et chimiques du corps. Ils ne sont pas synonymes de douleur ou de détresse car l’activité mentale a déjà cessé, mais il peut être désagréable d’y assister.

En injection intra péritonéale : le produit est injecté dans la cavité abdominale. Cela n’amène généralement pas d’inconfort particulier et l’animal s’endort tout simplement. Mais du fait que le produit est absorbé par la paroi abdominale, cette méthode est beaucoup plus longue que la précédente. Il peut s’écouler 10 minutes ou plus avant que l’animal ne perde conscience, son cœur continuant à battre pendant plusieurs minutes encore. (*)

Dans tous les cas, le vétérinaire écoutera les battements du cœur jusqu’à ce que celui-ci s’arrête et que la vie ait cessé.

Il n’est pas rare que le sphincter anal ou urinaire se relâche au moment de la mort, entraînant la fuite d’urine ou de selles. Dans le cas de blessures ou de certaines maladies, il peut aussi y avoir des fuites par d’autres orifices corporels. Pour cette raison, sauf votre objection, nous envelopperons le corps de votre animal dans un grand sac plastique afin de le transporter chez vous.

Pour finir, s’il vous plait, acceptez nos condoléances. Et autorisez-vous à avoir du chagrin. Il est naturel d’en avoir.

Nos animaux nous apportent tant d’amour et de plaisir, mais nous devons en payer le prix, à la fin. La douleur est grande maintenant, mais avec le temps votre chagrin s’adoucira et il ne vous restera que les bons souvenirs de l’amour et de la compagnie que vous avez eu l’immense chance de partager avec votre animal.

(*) L'injection intra-cardiaque de produits euthanasiants est aussi pratiquée chez le chien dont l'abord veineux est impossible ou chez le chat, mais elle est faite sous anesthésie générale préalable.

barre chaton

Texte de Michael List, Docteur Vétérinaire
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Blue Sky Veterinary Clinic
2050 South Walnut Street
Bloomington, IN 47403
Traduit avec son aimable autorisation.

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Laurence Bonnefous-Roustan
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